Avec la crise sanitaire liée au Covid-19 débutée en mars 2020, un second confinement en fin d’année puis un troisième fin mars 2021, les commerces comme les entreprises ont été mis à rude épreuve. Les conseils de l’experte comptable Céline Dargent pour optimiser sa trésorerie.
Avec la crise sanitaire liée au Covid-19 débutée en mars 2020, un second confinement en fin d’année puis un troisième fin mars 2021, les commerces comme les entreprises ont été mis à rude épreuve. Comment composer dès lors avec une trésorerie souvent réduite au minimum suite au long ralentissement commercial de ce début d’année ? Comment anticiper de futures défaillances ? Et comment réussir justement à régler ses fournisseurs, payer ses taxes, virer les salaires ?… Vers qui se tourner pour être bien informé et surtout bien conseillé ?
C’est l’un des rôles clés de l’expert-comptable que d’anticiper les problématiques auxquelles risquent d’être confrontées leurs clients et de leur proposer la, ou les solutions, adaptées à la situation de chacun. « Pour accompagner les clients qui présentent une trésorerie fragilisée par le ralentissement commercial de ce début d’année, la plus-value de l’expert-comptable consiste à réaliser en premier lieu un plan de trésorerie. Puis, en fonction des résultats, nous allons proposer différentes actions à nos clients. Ces dernières restent confidentielles ce qui garantit aussi une certaine sérénité au dirigeant. Les actions menées permettront justement de sécuriser la trésorerie pour assurer les règlements courants tels que les salaires ou encore les factures des fournisseurs… » précise Céline Dargent, experte-comptable.
• 1. L’action commerciale
Bien surveiller ses comptes clients et avoir recours au recouvrement des créances commerciales est cruciale pour la trésorerie d’une entreprise. En effet, les impayés et les factures en souffrance pèsent lourd sur le manque de trésorerie. Encadré par la loi, le recouvrement de créances consiste à utiliser tous les moyens afin d’obtenir d’un débiteur le paiement de la créance due.
• 2. La masse salariale : Décaler le paiement des cotisations patronales auprès de l’Urssaf
C’est une pratique courante à laquelle peut avoir recours tout dirigeant qui éprouve des difficultés. Pour bénéficier du report, il suffit de remplir un formulaire de demande préalable. En l’absence de réponse de l’Urssaf sous 48h, cette demande est considérée comme acceptée et les cotisations qui ne seront pas payées seront alors automatiquement reportées.
• 3. La négociation avec sa banque, le recours à l’affacturage et l’assurance-crédit.
Très souvent, les dirigeants de PME se tournent vers leur banque alors qu’ils ont déjà des difficultés de trésorerie et qu’il est déjà presque trop tard. Toujours dans l’idée d’anticiper les défaillances, les patrons et/ou dirigeants des PME en difficultés, peuvent se tourner vers leurs banques ou des sociétés spécialisées d’affacturage qui permettent le financement des factures émises ; ou encore ils peuvent céder leurs créances et ainsi se protéger contre les risques d’impayés de leurs clients.
• 4. L’opportunité de compléter son PGE Toute entreprise dont la trésorerie a été impactée par l’épidémie du Covid-19 peut demander un prêt garanti par l’État (PGE) et ce, jusqu’au 31 décembre 2021. Ce que les dirigeants savent moins c’est qu’une fois le PGE souscrit, ils peuvent également le compléter (jusqu’à trois mois de chiffre d’affaires soit 25 % du CA ou 2 ans de masse salariales pour une entreprise en création ou innovante) afin de faire face à des dépenses non anticipées (paiement des taxes, achat de fournitures, …) et éviter ainsi de puiser dans une trésorerie déjà affaiblie par un début d’année complexe.
• 5. La possibilité de saisir la Commission départementale des Chefs des Services Financiers (CCSF)
En cas de difficulté à régler une échéance fiscale ou sociale, (impôts, TVA, charges sociales) la CCSF peut être saisie. Les entreprises peuvent bénéficier de ce dispositif sous réserve d’être à jour de leurs obligations déclaratives et de paiement de la part salariales. Le dirigeant doit alors constituer un dossier exposant les difficultés de son entreprise qui sera examiné par la commission (en lien avec chaque comptable ou organisme chargé du recouvrement des créances publiques) qui établira à la suite un plan de règlement échelonnée des dettes fiscales et sociales.