Le private équity a le vent en poupe. Dopé par la loi Pacte, il va rester en 2020 le placement favori des grandes fortunes. On vous explique pourquoi.
Le private équity a le vent en poupe. Dopé par la loi Pacte, il va rester en 2020 le placement favori des grandes fortunes. On vous explique pourquoi.
Selon le baromètre annuel de l’AFFO (association française des family office), les produits d’investissement les plus représentés dans les classes d’actifs des grandes familles sont le private equity avec 21 % (investissements directs 12 % et via des fonds 9 %), en hausse de 1 point pour les investissements directs et stables via des fonds, par rapport à l’année précédente. Ils sont suivis de l’immobilier avec 17 % (immobilier d’investissement 15 % et pierre papier 2 %), stable pour l’immobilier d’investissement et en baisse de 1 point pour la pierre papier (SCPI). Viennent ensuite les actions cotées avec 16 %, en baisse de 6 points et l’assurance-vie avec 13 % qui reste stable. On note une hausse de 2 points pour la dette cotée et les produits de taux avec 7 %, + 3 points pour les actifs tangibles avec 4 % (forêts, vignobles, foncier agricole…), + 1 point pour la dette non cotée et la philanthropie. Les investissements dans l’Art restent stables avec 2 %.
Si les riches investissent dans le private équity, c’est qu’il s’agit du placement star de 2020. Grâce à la loi Pacte, les fonds de private equity (capital investissement) peuvent désormais représenter jusqu'à 50 % du total de l'encours d'un contrat d'assurance-vie. Et leur performance long terme surclasse celle de toutes les autres classes d'actifs.
C’était une des promesses de la loi Pacte, concrétisée par un décret publié le 15 novembre 2019. Les épargnants peuvent désormais loger dans leur contrat d’assurance vie en unités de compte, des fonds d'investissement alternatifs (FIA) dans lesquels on retrouve les fonds professionnels de capital-investissement (FPCI), qui doivent être constitués d'au moins 50 % de titres non cotés, contre 10 % auparavant. Mais pour prétendre au plafond de 50 %, il faut pouvoir mobiliser 100 000 euros au minimum dans un contrat. Ces produits s’adressent donc plutôt aux ménages aisés.
L'objectif de la loi était d'orienter l'épargne vers l'« économie réelle » et les petites entreprises. Et donc vers le capital-investissement qui permet en effet d'investir dans des entreprises non cotées à la recherche de financement pour se développer. Une classe d’actifs plutôt performante.
Dans leur étude annuelle sur la performance nette des acteurs français du capital-investissement, France Invest et EY relèvent un rendement net de 11,2 % sur quinze ans et un niveau de performance stable autour de 10 % depuis 2014. « Année après année, le capital-investissement français se place au premier rang en termes de performance devant toutes les autres classes d'actifs de long terme », a commenté Dominique Gaillard, président de France Invest, lors de la sortie de l'étude. Contraintes de taille ; une durée de huit à dix ans étant nécessaire pour le débouclage des opérations.
Mais dans le cadre des contrats d'assurance-vie, c’est l'assureur qui garantit la liquidité du fonds de private equity et, en cas de décès de l'assuré, les héritiers peuvent choisir de percevoir des titres. Les frais de sortie ne s'appliquent pas aux capitaux versés aux bénéficiaires désignés.