L’Arval Mobility Observatory France dévoile les résultats du Baromètre Flottes 2020, réalisé cette année avec l’institut Kantar.
L’Arval Mobility Observatory France dévoile les résultats du Baromètre Flottes 2020, réalisé cette année avec l’institut Kantar.
Cette enquête, menée auprès de 5 600 entreprises européennes (dont 312 en France), confirme les changements profonds attendus pour les prochaines années en matière de choix énergétiques ou de nouvelles mobilités. Des tendances que la crise de la Covid-19 ralentira peut-être dans les mois à venir, mais ne remettra pas en cause sur le long terme.
En France, la transition énergétique est certes actée dans les entreprises, mais toutes ne la conduisent pas à la même vitesse. Quelles que soient leurs tailles, leurs motivations sont similaires : limiter l’impact du C02, maîtriser leurs dépenses de carburant, améliorer leur image « verte » et anticiper les futures politiques publiques. Malgré tout, la part du diesel dans leurs parcs à trois ans est anticipée supérieure à celle du reste de l’Europe (55 % vs 49 %).
Plus la taille de l’entreprise est grande, moins la part attendue du diesel est élevée : 60 % dans les sociétés de moins de 100 salariés et 44 % ans celles de 1 000 employés et plus. Les entreprises françaises sont plus nombreuses qu’en Europe à estimer que la norme WLTP va les contraindre à faire évoluer leur mix énergétique (55 % vs 31 %), mais une part significative envisage aussi de relever le seuil de CO2 (33 % vs 15 % en Europe).
Résultat, le potentiel des énergies alternatives apparaît plus limité en France (55 % des entreprises les utilisent ou les envisagent à 3 ans vs 62 % en Europe).
Quelle énergie alternative intéressera à terme le plus les entreprises ?
Les hybrides non rechargeables et rechargeables affichent des potentiels similaires (40 % et 37 %), notamment grâce aux très grandes entreprises (68 % pour le non rechargeable et 83 % pour le rechargeable).
Du côté de l’électrique, alors que la France compte autant d’entreprises équipées que l’Europe, les « non équipées » se montrent encore réfractaires à cette technologie (notamment parmi les plus petites entreprises, où seules 10 % envisagent un investissement à trois ans). Le segment des entreprises de 100 à 999 employés est celui qui affiche les plus fortes intentions (50 %, +14 points en un an) alors que celui des très grandes entreprises marque un recul de -12 points par rapport à 2019 (67 %).
A l’avenir, la France pourrait ainsi se retrouver distancée par d’autres pays. Pour l’hybride comme l’électrique, les freins à l’investissement sont liés au prix, au réseau de points de chargement et à la largeur de gamme (VE).
Nouvelles mobilités : la voie est ouverte
En France, un quart des entreprises autorisent les solutions de mobilité dans leur politique automobile. Il s’agit avant tout des transports publics et du covoiturage (respectivement 31 % et 30 %). Ces politiques sont dans la moyenne de celles observées au niveau européen.
Les solutions alternatives au potentiel de développement le plus élevé en France sont les applications permettant de réserver des solutions de mobilité, l’autopartage en entreprise et le covoiturage entre employés.
Plus la taille de l’entreprise est grande, plus fort est le potentiel de recours à ces solutions : 62 % des très grandes entreprises utilisent ou prévoient de le faire des applications permettant de réserver des solutions de mobilité ; 51 % l’autopartage et 65 % le covoiturage entre employés. La location moyenne durée arrive en troisième position en France des solutions utilisées (24 %).
Elle est aussi la solution dont l’impact potentiel sur une réduction des tailles des flottes est le plus fort. Quant aux mobilités innovantes telles que le vélo (9 %), le budget mobilité (13 %) ou la carte mobilité (12 %), elles restent plus marginales en France, même si le vélo séduit à 3 ans 11% des gestionnaires de parcs.
Télématique : le scepticisme reste toujours de mise
Les années se suivent et se ressemblent en France en matière de télématique. Elle reste en retard par rapport à l’Europe dans l’adoption de solutions télématiques : 28 % des entreprises françaises ont adopté des solutions télématiques, contre 33 % en Europe. Ce décrochage entre les usages en France et ceux de l’Europe est davantage marqué au sein des entreprises dont la flotte comprend au moins un VUL (19 % contre 28 % en Europe).
En fonction de la taille des entreprises également, les différences se creusent : au sein des entreprises de 10 à 99 salariés, elles sont 21 % recourir à la télématique, contre 31 % en Europe), alors qu’au sein des entreprises de 1 000 employés et plus, le différentiel entre la France et l’Europe est de 15 points (35 % vs 50 %). Les usages des outils télématiques sont aussi spécifiques en France : l’amélioration de la sécurité des conducteurs (37 %), devant la localisation des véhicules, l’amélioration de leur sécurité (36 %), et l’amélioration des comportements des conducteurs (34 %). Au chapitre des freins à l’expansion des outils télématiques au sein des flottes tricolores n’utilisant pas à ce jour la télématique, arrivent en tête le sentiment d’intrusion que procure ces outils (pour 62 % des entreprises disposant de voitures particulières en flotte) ou la crainte de non-acceptation par les employés (pour 54 % des entreprises).
LLD : leadership renforcé
En matière de financement, la LLD reste le mode de financement le plus répandu au sein des entreprises en France : 39 % y ont fait appel, un score supérieur à la moyenne européenne (29 %). L’achat comptant ou à crédit arrive en seconde position (26 %). Cette domination de la LLD est une spécificité française, l’Europe privilégiant globalement les achats comptant ou à crédit. Ce mode de financement cache toutefois des disparités significatives selon la taille des entreprises : sa part passe de 14 % au sein des plus petites entreprises de moins de 10 employés à 71 % chez les très grandes structures. Ce taux de 14 % affiche toutefois une hausse de + 4 points depuis 2017 et + 2 points par rapport à 2019). La LLD devrait encore accroître son implantation dans les années à venir, 50 % des entreprises ayant l’intention d’y faire davantage appel à 3 ans, alors qu’elles n’étaient que 44 % à s’exprimer dans ce sens en 2019. Cette part atteint 64 % chez les entreprises de 1 000 employés et plus.
Cette progression annoncée de la part de la LLD dans les modes de financement est d’autant plus marquée en France que la taille des entreprises est grande : au sein des entreprises de 1 000 salariés et plus, 41 % déclarent être certaines de faire davantage appel à la LLD à 3 ans, à comparer à 7 % au sein des entreprises de moins de 10 salariés ou à 17 % au sein des 10 à 99 employés. Des scores supérieurs à ceux affichés en Europe. Méthodologie 2020