Depuis le début de l’été, les banques révisent à la baisse leurs barèmes « afin de soutenir la demande de crédits immobiliers, sur des marchés toujours à la peine, en dépit du rebond « technique » constaté avec la sortie du confinement ».
Depuis le début de l’été, les banques révisent à la baisse leurs barèmes « afin de soutenir la demande de crédits immobiliers, sur des marchés toujours à la peine, en dépit du rebond « technique » constaté avec la sortie du confinement ».
Selon le dernier point de conjoncture de l’Observatoire Crédit Logement / CSA, les taux moyens s’échelonnent désormais entre 1,05 % pour les prêts sur 15 ans, 1,20 % pour les prêts sur 20 ans et 1,47 % pour ceux sur 25 ans. Soit une moyenne de 1,24 % en moyenne au mois d’août, contre 1,25 % en juillet et 1,29 % en juin.
Pour le courtier Artemis, « excepté quelques ajustements à la baisse appliqués par une poignée de banques, les taux de crédit immobilier sont encore très stables et devraient le rester dans les prochaines semaines. On constate que les taux pratiqués restent très inférieurs aux taux moyens proposés par les banques dans leurs barèmes. Cela démontre une forte sélection des banques au niveau des dossiers, privilégiant les profils les plus intéressants, entraînant une baisse des taux moyens pratiqués. »
Les banques limitent-elles l’accès au crédit immobilier ?
Cependant, les banques demeurent très exigeantes concernant leurs conditions d’accès aux crédits. Ces tendances, déjà perceptibles depuis les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) en décembre dernier, se sont fortement accentuées depuis la crise sanitaire.
Des refus peuvent être appliqués si le taux d’endettement de l’emprunteur est supérieur à 33% ou si le secteur d’activité dans lequel il exerce est fortement touché par la crise. Avec une vigilance accrue en Ile-de-France où les délais de traitement des dossiers de prêts sont plus longs.
Financer son acquisition immobilière au-delà de 100 % devient désormais compliqué Les emprunteurs sont invités à mettre un maximum d’apport personnel en puisant dans leur épargne si cela est possible. Ils doivent également solder leurs crédits à la consommation afin de ne pas alourdir leur taux d’endettement et maximiser leurs chances d’emprunter.
Aucun indicateur ne laisse présager un retour à la hausse des taux. « Les mouvements de taux ne pourront être imputables qu’à la capacité des emprunteurs à négocier leur dossier avec les banques à la recherche des meilleurs profils », note Philippe Taboret. chez Cafpi.
Cette clientèle très recherchée par les banques a comme caractéristiques principales : un apport ; une capacité à épargner et à ne pas s’endetter de façon déraisonnable ; ne pratique pas un métier à risques (dans les circonstances actuelles liées à la crise sanitaire) ; etc.
La production de crédits immobiliers sera en baisse de 30% en 2020 Par exemple pour un emprunt de 20 ans, l’écart au niveau du taux hors assurance pourra atteindre un écart de 50 points de base entre les très bons profils (0,80% sur 20 ans) et les moins bons dossiers (1,30% sur 20 ans). « Même pour les moins bons profils, les taux restent très attrayants et permettent de poursuivre son projet immobilier.
Il est primordial en cette période de savoir mettre en avant la solidité de son dossier auprès des banques, et de choisir la banque la plus adaptée à son profil et à son projet », poursuit-il. Compte tenu des taux très bas, il est important de négocier au mieux son assurance, qui représente une grosse part du coût du crédit. « Si nous prenons en compte l’ensemble de ces éléments, nous estimons que la production de crédits immobiliers sera en baisse de 30% au second semestre 2020 par rapport au second semestre 2019. Il y a fort à parier que dans ces circonstances, les banques se livreront à nouveau une forte concurrence, afin d’atteindre leurs objectifs annuels », conclut Philippe Taboret.