Les douches à l’italienne sont désormais obligatoires dans les immeubles neufs. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle !
Les douches à l’italienne sont désormais obligatoires dans les immeubles neufs. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle !
Un arrêté paru cette semaine au Journal officiel indique qu’à compter de 2021, certains logement neufs devront obligatoirement être construits avec des salles de bain adaptables, sans ressaut de douche, pour les rendre accessibles aux personnes à mobilité réduite, ce que l’on appelle une douche à l’italienne.
Si l’intention est louable, la généralisation de ce type d’équipements va faire exploser les coûts de construction et de réparation. Voici pourquoi. L’arrêté précise que, dans les logements situés en rez-de-chaussée ou en étages desservis par ascenseur, “au moins une salle d’eau, située au niveau d’accès du logement, est équipée d’une zone de douche accessible dont l’accès se fait sans ressaut ou d’une baignoire”.
En cas d’installation d’une baignoire, l’aménagement ultérieur de cette zone en douche à l’italienne doit être rendu possible “sans interventions sur le gros œuvre”. Cet arrêté vient préciser une obligation créée par la loi Elan en 2018 qui prévoit que les logements construits en rez-de-chaussée et en étages, lorsqu’ils sont desservis par un ascenseur, doivent être “évolutifs”. Cela signifie que ces logements doivent respecter certaines obligations d’accessibilité, dès leur construction, et rendus adaptables, afin de permettre l’accès de personnes âgées ou en situation de handicap, par de la réalisation de petits travaux. Les premiers logements dits évolutifs verront donc le jour en 2021.
Une contrainte qui fait flamber les coûts de réparation
Problème, les douches à l’italienne sont source de nombreuses malfaçons. Ainsi dans le classement de la manifestation des désordres du rapport de l’AQC 2020, la catégorie « Défaut d’étanchéité à l’eau » garde la première place à un niveau stable (autour de 62 %) sur la période couvrant ces trois dernières années, tout comme la « Sécurité d’utilisation » (14 %) et le « Défaut de stabilité » (10 %). « Les défauts d’étanchéité à l’eau regroupent de nombreuses typologies de sinistres.
Sa fréquence est la plus importante depuis toujours et le restera, l’eau étant l’ennemi n°1 de la construction », indique Christian Garcia, directeur technique GIE de Socobat. Ce type d’ouvrage nécessite des compétences de carreleur mais aussi d’étancheur. Or, nous constatons beaucoup de malfaçons, en particulier au niveau de l’étanchéité. Avec ce type d’équipements, les évacuations sont encastrées, ce qui génère des coûts de réparation souvent élevés ».