74% des sans-emploi de plus de 50 ans estiment que leur exclusion du marché du travail est d’abord liée à leur âge.
74% des sans-emploi de plus de 50 ans estiment que leur exclusion du marché du travail est d’abord liée à leur âge.
C’est ce qui ressort de l’enquête d’opinion sur l’emploi des seniors menée par TeePy Job et Retraite.com du 15 au 21 Avril 2021 auprès de 1156 personnes. Un constat préoccupant alors que la crise sanitaire n’a pas fini de dévoiler ses conséquences économiques.
Comment la crise occulte le vrai problème de l’emploi des seniors
Plus de 80% des personnes en recherche d’emploi éprouvent des difficultés à retrouver une activité après 50 ans ! Pour 74%, cela tient d’abord à leur âge, bien plus qu’à la crise du Covid. « Les seniors sont ainsi confrontés à une barrière structurelle, la discrimination liée à l’âge, en plus des difficultés conjoncturelles » explique Jean Emmanuel Roux, fondateur de TeePy Job. Un constat qui passe mal, surtout pour des seniors qui se sont montrés si volontaires pendant la crise du Covid, et qui se retrouvent dans une situation paradoxale face à l’emploi : d’un côté, ils doivent travailler plus longtemps, et de l’autre, les employeurs ont des réticences à les recruter.
« C’est un paradoxe incompréhensible quand on connaît la valeur de cette population d’actifs, tant en matière d’expérience et de sérieux qu’en termes de transmission, de savoir-faire et de savoir-être » précise Ludovic Herschlikovitz, fondateur de Retraite.com. L’étude rappelle opportunément que les seniors sont les premiers touchés par le chômage longue durée.
En effet, 46% de celles et ceux qui recherchent un emploi sont en recherche depuis plus d’un an. Une période qui n’est pas sans conséquence sur le moral : plus la période d’inactivité est longue, plus les répondants perdent confiance en eux (pour 45% des personnes interrogées).
En outre, beaucoup éprouvent le sentiment ne pas avoir les compétences requises (pour 50%), notamment vis-à-vis du numérique. Les femmes, en particulier, semblent plus touchées par le manque de confiance et les ruptures de parcours professionnels. Et si chacun ressent la stigmatisation par l’âge lors des recrutements, les femmes le ressentent aussi plus tôt : dès 50 ans, contre 55 ans, voire 60 ans chez les hommes.