Retour sur cette année inédite, entre bouleversements des marchés, enjeux économiques et difficultés pour les entreprises et les particuliers de faire face aux différentes augmentations.
Retour sur cette année inédite, entre bouleversements des marchés, enjeux économiques et difficultés pour les entreprises et les particuliers de faire face aux différentes augmentations.
Mon Courtier Energie revient sur cette année inédite, entre bouleversements des marchés, enjeux économiques et difficultés pour les entreprises et les particuliers de faire face aux différentes augmentations.
2021 : une année exceptionnelle sur les marchés de l’énergie
L’année 2021 dans le secteur énergétique s’est découpée en trois temps. Le premier est marqué par le semestre 1. En janvier il y a un an, les prix de l’énergie étaient encore au plus bas, après les records historiques de 2020. Pour rappel au 1er janvier 2021, le prix de l’électricité était à 51,44€/MWh (contre moins de 40 €/MWh en mars 2020) et le prix du gaz à 16,15€/MWh (contre moins de 12 €/MWh en mars 2020). Ces tarifs sont restés à peu près stables jusqu’en avril. A la mi-semestre les prix de l’énergie sont doucement repartis à la hausse. La reprise économique, notamment en Asie a fait augmenter ceux du gaz et du CO2. La tendance haussière mais légère s’est poursuivie jusqu’en juin.
Arrive ensuite le deuxième temps fort de 2021 : le 3ème trimestre. A partir de juillet, la flambée des prix s’accélère et atteint des prix déjà historiques. Pour preuve, l’été dernier, le prix des tarifs réglementés du gaz et de l’électricité ont flambé à plusieurs reprises, tant pour les particuliers que les petits professionnels. Pour se remémorer ces hausses, elles étaient de : +10% pour le gaz au 1er juillet 2021, de +1% pour l’électricité au 1er août 2021, s’ajoute encore à la facture du gaz de juillet +5% en août 2021. Soit +5,5 % pour le chauffage au gaz, +1,6 % pour le gaz de cuisson, et + 3,3 % pour la cuisson et l’eau chaude.
Enfin troisième et dernier temps de 2021 : le 4ème trimestre. Les prix du gaz explosent, les stockages européens sont faibles. D’une part à cause d’une demande asiatique très forte en GNL (Gaz Naturel Liquéfié) et surtout en raison du retard colossal pris par la mise en place du gazoduc Nord Stream 2. Ce dernier, ayant peiné à voir le jour entre les sanctions américaines et l’incapacité de l’Europe à adopter une position commune, ne participe toujours pas à l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe. Il attend d’ailleurs toujours son homologation par le régulateur allemand. La Commission Européenne devrait se pencher sur le sujet en mars.
La disponibilité des centrales nucléaires ainsi que l’explosion de la demande suite au guichet ARENH pour 2022 rendent « fous » les marchés qui s’écroulent dans les derniers jours de 2021.
Les prix atteignent des sommets. Au 31 décembre 2021, le prix de l’électricité était de 226,20€/MWh, (avec un record à 407,50€/MWh le 23/12), soit une inflation de +440% sur l’année. Quant au gaz, en ce dernier jour de 2021, le prix était de 78,32€/MWh (avec un record à 139,83€/MWh le 23/12), soit une inflation de +485% en 2021.
Un gouvernement en difficulté face à une succession d’événements
En septembre 2021, les compteurs s’affolent et on anticipe l’envolée probable des factures pour les particuliers et les professionnels. Pour limiter cette hausse, l’ensemble de la communauté de l’énergie, que ce soit les associations de consommateurs, les fournisseurs alternatifs ou encore les tiers opérateurs, demandent une augmentation de l’ARENH. Mais le gouvernement n’agit pas.
C’est seulement à la fin du mois de septembre, au 30/09 que Jean Castex, le premier ministre annonce le bouclier tarifaire : les tarifs réglementés du gaz naturel seront gelés sur les niveaux d’octobre 2021 jusqu’au 30 juin 2022 et la hausse des tarifs réglementés d’électricité est limitée à 4 % au 1er février 2022. L’Etat a fortement impacté les fournisseurs historiques (EDF et Engie). Pour eux, il y a eu une forte augmentation des prix d’achats sans possibilité de faire évoluer leurs prix de vente.
Comment l’Etat a-t-il mis ces mesures en place ? Pour le gaz, le gouvernement compensera les pertes des fournisseurs de gaz naturel (ceux ayant moins de 300 000 clients résidentiels) concernés par le bouclier tarifaire. Et pour l’électricité, le gouvernement baisse la taxe TCFE (Taxe sur la Consommation Finale d’électricité), la passant ainsi de plus de 25€ à 1€/MWh pour les particuliers et les TPE et de 23,6 €/MWh à 0.5 €/MWh pour les PME (soit le montant minimal). « Il faut savoir que dans une facture, le coût de l’énergie à proprement dit représente seulement 40% de la dépense, quand l’acheminement et les taxes eux, représentent chacun 30% de cette dernière.
Aujourd’hui l’Etat agit sur la défiscalisation mais pas sur l’acheminement. Nous avons vu que ce n’était pas suffisant, beaucoup de professionnels ont dû arrêter pendant un temps certaines de leurs chaines de production quand d’autres ont même dû mettre la clé sous la porte. » explique Charlie Evrard, président et fondateur de Mon Courtier Energie. Malgré ces annonces gouvernementales, les prix de l’électricité continuent de grimper jusqu’en décembre. L’Etat sort enfin la carte tant attendue par la communauté énergie : l’augmentation du guichet ARENH. Il passe ainsi de 100TWh à 120TWh, pour maintenir son engagement de limitation de la hausse à 4%. Les 20TWh supplémentaires sont valorisés à 46,20€/MWh. L’Etat a « bradé » une partie de l’électricité produite par EDF, que l’entreprise aurait pu valoriser sur le marché à des prix supérieurs à 100 €/MWh.
Coup de pouces de l’Etat
« Sans ce coup de pouce la facture d’électricité aurait fortement augmenté pour tout le monde. Pour ceux qui ont souscrit une offre au pire des moments, l’augmentation peut être de respectivement 800% pour l’électricité et de 900% pour le gaz naturel. L’offre au prix ARENH permet de limiter la casse, il fallait parfois faire face à un prix multiplié par trois dans le pire des scenarii. Toutefois les prix ont atteint des sommets pour les professionnels. Prenons quelques exemples : dans l’hôtellerie, le budget moyen de l’électricité a augmenté de 120% et le gaz de 56% en un an. Dans l’industrie, l’augmentation moyenne sur un an est de 100% pour l’électricité et 45% pour le gaz ». souligne Charlie Evrard.
Composition des parts de marché entre les acteurs historiques et les fournisseurs alternatifs
Aujourd’hui 65% des particuliers et TPE sont aux TRV (Tarifs Réglementés de Vente) d’EDF, 5% sont aux tarifs classiques d’EDF et 30% s’alimentent uniquement sur les marchés alternatifs, soit les concurrents d’EDF. Quant aux PME et PMI, 52% d’entre elles s’alimentent aux tarifs classiques d’EDF et 48% achètent leur énergie sur les marchés alternatifs.
Pour le gaz, parmi les particuliers, 28% souscrivent une offre aux tarifs réglementés d’Engie, 32% aux tarifs classiques d’Engie et 40% s’alimentent grâce aux fournisseurs de gaz alternatifs. Quant aux PME/PMI, 59% aux tarifs classiques d’Engie et 41% sur les marchés alternatifs à Engie.
Perspectives sur 2022
La question est sur toutes les lèvres : les prix de l’énergie vont-ils baisser au cours de l’année 2022, ou au contraire va-t-il y avoir un rattrapage sur le dos des consommateurs et des entreprises après les efforts déployés par le gouvernement pour venir en aide aux Français ?
« L’année 2022 promet d’être une mauvaise année pour les consommateurs d’électricité et de gaz naturel. Les prix devraient se maintenir à un niveau élevé au fil des mois selon nos indicateurs chez Mon Courtier Energie. Les prix futurs de l’énergie montrent actuellement une baisse seulement à partir de la fin de l’année 2023 sans toutefois revenir au niveau de 2020. Si les anticipations des traders se concrétisent, les consommateurs vont devoir s’habituer à payer leur électricité à minima le double. » analyse Charlie Evrard.