Selon l’Insee, la France compte 4,5 millions de riches, soit 7,1 % de la population si l’on fixe le seuil de richesse au double du niveau de vie médian, soit 3 673 euros par mois pour une personne seule, après impôts.
Selon le Rapport sur les riches en France publié mercredi 1er juin par l’Observatoire des inégalités, la France compte 4,5 millions de riches, soit 7,1 % de la population si l’on fixe le seuil de richesse au double du niveau de vie médian, soit 3 673 euros par mois pour une personne seule, après impôts.
4,5 millions de personnes gagnent plus du double du niveau de vie médian, soit 3 673 euros pour une personne seule. 4,5 millions de ménages possèdent plus du triple du patrimoine médian, soit une fortune d’au moins 490 000 euros.
Pour un couple, le seuil est fixé à 5 511 euros, pour une famille avec deux enfants à 7 700 euros. L’Observatoire des inégalités publie un nouveau Rapport sur les riches en France : en voici les éléments principaux.
On peut aussi être riche en patrimoine : 4,5 millions de ménages possèdent plus du triple du patrimoine médian, notre seuil de richesse en termes de patrimoine, c’est-à-dire plus de 490 000 euros. 16 % des ménages français dépassent ce seuil de fortune et 4 % des ménages sont millionnaires.
Par rapport à 2010, le nombre et la part de personnes riches ont baissé en 2019 : 745 000 personnes de moins se situent au-dessus de notre seuil de richesse. Le niveau de vie des 10 % les plus riches a suivi une évolution plus mouvementée : après avoir baissé entre 2011 et 2013, il marque un nouveau pic en 2018 sous l’effet de mesures fiscales favorables aux détenteurs d’un haut patrimoine financier.
Cette décennie succède à une période faste pour les plus aisés. Entre 1999 et 2019, le niveau de vie annuel moyen des 10 % les plus riches a progressé de 9 100 euros une fois l’inflation déduite, contre 3 300 euros pour les classes moyennes.
Davantage de ménages fortunés
En l’absence d’un seuil de fortune admis par l’Insee, nous ne connaissons pas l’évolution du nombre de ménages fortunés, c’est-à-dire riches en patrimoine. Seul indice, le nombre de ménages imposés pour leur grande fortune immobilière (au moins 1,3 million d’euros de biens immobiliers après abattements) progresse à nouveau de 8 % entre 2018 et 2020, après une hausse de 23 % du nombre de ménages redevables de l’ancien impôt sur la fortune, entre 2011 et 2017.
Entre les deux dernières enquêtes de l’Insee, datées de 2010 et 2018, les patrimoines des 10 % des ménages les plus fortunés ont plus ou moins suivi le rythme de l’inflation. Mais, tout comme les revenus, la stabilité récente ne doit pas faire oublier la période antérieure. Les patrimoines des riches s’étaient envolés durant les vingt années précédentes. Entre 1998 et 2010, le patrimoine moyen des 10 % les plus fortunés était passé de 552 700 euros en 1998 à 1 243 000 euros en 2010 : il avait plus que doublé, même après déduction de l’inflation.
Pour les hyper-riches, tout va bien
Pour dégager les tendances qui se dessinent, il faut aller plus loin. En zoomant sur l’ultime sommet de l’échelle des revenus et des patrimoines. Les hyper-riches poursuivent leur enrichissement. Le 1 % des salaires les plus élevés du privé continue sa progression. Quant aux 500 plus grandes fortunes professionnelles, elles ont vu leur valeur multipliée par quatre en dix ans.
Si les données manquent encore pour tirer le bilan des années de pandémie, on sait déjà que les plus favorisés ont beaucoup épargné pendant le confinement. Ils ont aussi bénéficié à plein des baisses d’impôts décidées les années précédentes, auxquelles s’ajoute l’extension de la suppression de la taxe d’habitation aux ménages les plus aisés. Dans l’ensemble, les actionnaires des grandes entreprises ne connaissent pas la crise. Cours de la Bourse et dividendes sont repartis à la hausse. Nous estimons que Bernard Arnault, propriétaire du groupe LVMH, avec ses 158 milliards d’euros de patrimoine professionnel en 2021, possède autant que la valeur de tous les logements de Marseille.
À condition d’exclure les 500 plus grandes fortunes professionnelles, la France est un pays où les riches s’enrichissent de manière régulière sur le long terme. Ni les crises, ni le niveau des impôts sur le patrimoine n’y font obstacle. La fraction plus large de la population que nous désignons comme riche par notre seuil de richesse (au-delà de 3 673 euros par mois) mène une vie confortable. Deux ans après le début d’une crise économique majeure, elle s’avère protégée des chocs. Elle épargne et protège ses enfants en cas de besoin.
Le portrait social des riches
Le Rapport sur les riches en France, édition 2022, dresse aussi un portrait sociodémographique des riches. En moyenne, ils sont un peu plus âgés que l’ensemble de la population. Ce sont le plus souvent des cadres supérieurs du privé ou du public. Les travailleurs indépendants (chefs d’entreprise, médecins, juristes, etc.) ne sont pas en reste et sont surreprésentés dans le 1 % ou le millième le plus riche. Les plus aisés sont aussi souvent en couple et sans enfant à charge.
La France des riches, c’est d’abord une France qui vit dans des logements spacieux et confortables. Elle maîtrise sa vie, dans le temps et dans l’espace. Elle part en vacances et se déplace par choix, où elle veut. Elle paie pour que d’autres soient à son service et notamment exécutent les tâches quotidiennes dont elle veut se débarrasser. Elle entretient un large réseau de connaissances et d’amitiés qui lui sont utiles.