Trois ans après le début de la pandémie, les citadins en manque d’espace ont-ils fini par prendre la clé des champs ? Quelles sont les villes les plus concernées par le désamour de leurs habitants ?
Trois ans après le début de la pandémie, les citadins en manque d’espace ont-ils fini par prendre la clé des champs ? Quelles sont les villes les plus concernées par le désamour de leurs habitants ?
Meilleurs Agents, leader de l’estimation immobilière en ligne, révèle le ressenti des citadins sur la vie en métropole et présente son classement des grandes villes les plus quittées parmi les plus grandes métropoles de France !
Changer de ville est un souhait partagé par de nombreux Français : un quart d’entre eux souhaite déménager au cours des 12 prochains mois. Une tendance qui s’amplifie dans les grandes villes (32%) et dans la capitale avec près de 40% des Parisiens concernés, tandis que Paris présente toujours un pouvoir d’achat immobilier parmi les plus faibles de France (30m² avec un budget de 300 000€ euros).
Parmi les principaux moteurs de ce projet de déménagement, les habitants des grandes villes citent en premier l’envie de vivre dans un environnement plus calme (36%), puis la recherche d’un environnement moins pollué (33%). En troisième position, on retrouve la perspective de gagner en espace (26%).
Si la plupart des Français cherchent à quitter leur ville – une tendance qui s’accentue depuis la pandémie (74% des recherchent portent sur une ville autre que celle de résidence en 2022 vs 69% des recherches en 2019) – ils ciblent cependant majoritairement des zones limitrophes à leur ville de résidence : 51% des recherches hors de la ville de résidence sont réalisées au sein de son agglomération et 66% au sein de la même région. L’envie de quitter la ville est donc bien réelle, mais il serait erroné de considérer qu’il s’agit d’un exode urbain puisque seules 16% des recherches en 2022 portent sur les zones rurales, un chiffre toutefois en hausse (14% en 2019).
“L’exode urbain est un mythe derrière lequel se cachent plusieurs réalités. Depuis la pandémie, on observe un renforcement de l’attrait des espaces périurbains, c’est-à-dire les proches couronnes des villes. On note un phénomène d’étalement urbain avec moins de recherches au sein des grandes villes et de leur département. L’exemple phare est celui des recherches des Parisiens qui baissent dans la petite couronne et qui augmentent dans les Yvelines, la Seine-et-Marne et l’Essonne. Le ressenti des Français confirme cet engouement puisque 63% d’entre eux déclarent que leur lieu de vie idéal serait une petite ville en périphérie d’une grande ville.“ analyse Alexandra Verlhiac, économiste chez Meilleurs Agents.
Lille, Rennes et Lyon dans les grandes villes les plus quittées de France
Pour aller plus loin, Meilleurs Agents s’est penché sur les villes les plus quittées de France. Des 11 plus grandes métropoles, c’est ainsi Lille qui prend la tête de ce classement du désamour puisque plus de 70% des recherches des Lillois concernent une ville autre que la capitale des Flandres. Les villes de Rennes (66%) et Lyon (63%) viennent compléter ce podium du désamour.
“Il est intéressant de retrouver Lille en première position du classement des villes les plus quittées. S’il s’agit d’une des grandes métropoles qui offre le pouvoir d’achat immobilier le plus fort de France (avec 300 000€ on peut prétendre à un appartement de 86m²), c’est la ville qui détient le moins de logements des dix plus grandes villes de France et Paris. De plus, les maisons ne représentent que 21% de son parc, contre 66% en moyenne dans le Nord. Autant d’éléments qui poussent les citadins en dehors de la ville”, détaille Alexandra Verlhiac.