Selon un spécialiste de l’audit retraite, le taux d’erreur dans les relevés de carrière est largement sous-estimé.

Selon un spécialiste de l’audit retraite, le taux d’erreur dans les relevés de carrière est largement sous-estimé. 
 

Il y a des erreurs dans les dossiers de retraite ! C’est la Cour des Comptes qui le dit : elle a certifié avec réserve les comptes de la branche vieillesse et de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV), indiquant qu’une prestation de retraite sur sept attribuée à d’anciens salariés comportait une erreur financière (source).
 

Selon le spécialiste de l’audit retraite Océa Concept, le taux d’erreur est largement sous-estimé. Le groupe constate pour ses audits retraite sur 2022, en moyenne au moins cinq erreurs dans 9 relevés de carrière sur 10.

Des erreurs trop fréquentes
 

Le rapport de la Cour des Comptes rappelle que la CNAV mesure chaque année la fréquence et la portée financière des erreurs qui affectent à titre définitif les premières attributions de pension de retraite.
 

Elle s’est basée en 2022 sur un échantillon de 10 601 dossiers couvrant tous les types de prestations liquidées par les Carsat et a constaté qu’1,1 % des montants versés étudiés étaient erronés. Rapporté au montant des attributions de prestations au cours de l’exercice (6,4 Md€), on arrive à un montant probable d’erreurs de l’ordre de 70 M€ au détriment des bénéficiaires.
 

Autre dysfonctionnement notable : la Cour constate une grande hétérogénéité des niveaux d’erreurs entre les caisses. On peut citer notamment le poids prépondérant des erreurs de liquidation à la CNAV en Île-de-France avec une fréquence d’erreur de près de 20 % sur les droits contrôlés.
 

Océa Concept estime quant à elle que ces chiffres sont sous-estimés, et compte 5 erreurs minimum dans 90% des relevés de carrière qu’elle étudie pour ses clients.
 

Pour compléter le rapport de la Cour des Comptes, Océa Concept précise les erreurs les plus fréquentes, qui font perdre de l’argent ou font cotiser plus longtemps :
 

Il s’agit principalement d’erreurs dans le relevé de carrière : manque de trimestres travaillés dans le décompte des droits, erreurs sur les montants des salaires à faire corriger auprès de l’assurance retraite ;
Les erreurs concernent également fréquemment les périodes de chômage ou de longue maladie qui ne sont pas ou mal calculés ;
 

Le mauvais calcul dans la prise en compte de la retraite complémentaire ;
Pour les expatriés, les périodes d’activité à l’étranger ne sont quasiment jamais remontées ;
Enfin, les trimestres supplémentaires pour enfants peuvent également être oubliés.
Il est possible de faire rectifier les erreurs retraite
 

En 2022, les caisses de retraite ont effectué plus de 274 000 révisions de droit et près de 174 000 révisions de service.
 

« Les révisions de droit modifient rétroactivement les prestations attribuées depuis la date de leur entrée en jouissance. Les révisions de service conduisent à modifier pour l’avenir la prestation versée. Océa Concept fait ces demandes toutes les semaines. Toutefois, il est beaucoup plus confortable pour l’intéressé(e) d’anticiper ces risques d’erreurs en réalisant un bilan retraite bien avant sa demande de liquidation des droits » rappelle Jean-Luc Leca, PDG d’Océa Concept.
 

Cette mise à jour peut en effet prendre plusieurs mois et demande une fine connaissance des systèmes de retraite afin de s’assurer du bon déroulé du processus. L’absence d’accompagnement peut être décourageant et rallonger le parcours.