La France devient de nouveau la championne des prélèvements obligatoires sur le salarié moyen en 2023, surpassant la Belgique et l’Autriche.
La France devient de nouveau la championne des prélèvements obligatoires sur le salarié moyen en 2023, surpassant la Belgique et l’Autriche.
Selon une étude publiée par l’Institut économique Molinari, le salarié moyen français travaille jusqu’au 17 juillet pour financer les services publics et prestations collectives, ce qui marque le « Jour de libération sociale et fiscale ». Ce jour symbolise le moment où le salarié cesse théoriquement de payer des charges et des taxes et peut disposer librement des fruits de son travail.
Les calculs prennent en compte les cotisations patronales et salariales, l’impôt sur le revenu et la TVA applicables en 2023 pour un salarié célibataire au salaire moyen de chaque pays. Cette mesure, réalisée par le cabinet EY pour les 27 pays de l’Union européenne, permet de rendre concret l’impact de la fiscalité sur le travail et la consommation pour les salariés moyens.
La France reprend ainsi la première place du classement, qu’elle avait occupée de 2016 à 2020, avec une fiscalité sur le salarié moyen s’élevant à 54,1%. La Belgique se classe deuxième avec une pression sociale et fiscale de 53,5% et retrouve ainsi sa position précédente. L’Autriche occupe la troisième place avec un taux de 54,4%, en baisse par rapport à l’année précédente.
L’étude révèle également que sur les 27 pays de l’UE, dix ont enregistré une baisse des prélèvements obligatoires, permettant aux salariés de récupérer au moins un jour de liberté sociale et fiscale supplémentaire. En revanche, dans certains pays, tels que Chypre, l’Espagne, l’Irlande et la Slovaquie, les prélèvements ont augmenté, entraînant une diminution d’un jour de la Libération fiscale et sociale par rapport à l’année précédente.
En France, les cotisations sociales sont particulièrement élevées, représentant 101% du salaire net, ce qui constitue un record parmi les pays de l’UE. Les cotisations patronales et salariales ainsi que l’impôt sur le revenu sont les principaux prélèvements sur le salarié moyen français, tandis que la TVA joue un rôle moins important.
Bien que la pression fiscale en France soit élevée, l’étude souligne que cela ne se traduit pas par une meilleure offre de protection sociale et de services publics. En effet, le pouvoir d’achat du salarié moyen français est plus contraint que dans les pays disposant de systèmes sociaux similaires, tels que le
Royaume-Uni, l’Irlande et les pays nordiques.
L’étude met également en évidence des lacunes dans certains domaines tels que les retraites et l’éducation en France, malgré des dépenses publiques élevées. Par exemple, les cotisations sociales pour les retraites sont plus élevées en France que dans d’autres pays, mais le rendement est inférieur. De même, les dépenses consacrées à l’éducation en France sont importantes, mais le pays ne se classe qu’en 17e position parmi les pays européens en termes d’efficacité.
Au final, l’étude montre que la pression sociale et fiscale en France ne garantit pas un meilleur niveau de vie, puisque la satisfaction à l’égard de la vie est plus élevée dans des pays ayant des taux de prélèvements plus faibles.