Les dernières données de SeLoger/MeilleursAgents pour « Les Echos » au 1er août montrent une tendance nationale d’augmentation des prix de 0,3 % sur le dernier mois, et de 0,8 % depuis le début de l’année.
Les dernières données de SeLoger/MeilleursAgents pour « Les Echos » au 1er août montrent une tendance nationale d’augmentation des prix de 0,3 % sur le dernier mois, et de 0,8 % depuis le début de l’année.
La correction des prix au niveau national n’aura pas duré. Il aura suffi d’une légère baisse des taux de crédit, passés à 3,8 % en moyenne sur vingt ans, contre 4,2 % en janvier, pour voir les prix de l’immobilier repartir à la hausse. Sur un an glissant, les 50 plus grandes villes de France voient leurs tarifs au mètre carré en augmentation de 1,9 %.
Les zones rurales, avantagées par des prix encore relativement accessibles par rapport au reste du marché, s’en tirent à bon compte, avec une hausse des prix de 3,1 % depuis le début de l’année.
D’autres villes historiquement peu chères et bénéficiant d’une dynamique territoriale spécifique ont vu leurs prix augmenter significativement, comme Rouen, avec une hausse de 7,3 % du mètre carré depuis le début de l’année, ou Reims, avec +7,7 %. Ces deux villes, accessibles depuis Paris en train en 1 h 30 et 45 minutes respectivement, bénéficient d’un mouvement de départ de la capitale, encore trop chère par rapport aux salaires.
De même, quelques villes du « Grand Paris pourront bénéficier de l’impact durable des infrastructures et transports hérités des JO », précise Thomas Lefebvre, directeur scientifique de SeLoger/MeilleursAgents. La Seine-Saint-Denis, dans son ensemble, enregistre une légère hausse de 0,5 % sur les deux derniers mois.
En revanche, le marché parisien intramuros enregistre une baisse des prix, depuis le 1er janvier, de 1,4 %, portant la baisse sur un an glissant à 5,7 %. La correction est d’autant plus forte sur les grandes surfaces dans la capitale, avec une baisse enregistrée de 6,6 % en douze mois. Seuls les studios et petites surfaces repartent à la hausse de 0,3 % depuis le début de l’année, mais toujours en baisse de 5,1 % sur un an glissant.
Ces facteurs justifient le podium des villes où la correction sur un an est la plus forte. Nantes connaît le réajustement le plus sévère avec une baisse de 9 %. En deuxième position des plus fortes baisses se trouve Le Mans avec -8,8 %. Puis Nîmes et Pau, avec une baisse de 7,5 %. Mérignac voit ses prix fondre de 6,6 %, quand Bordeaux chute dans les mêmes proportions que Paris à -5,7 %.
Il faut souligner que ces villes enregistrent sur cinq ans une hausse significative de leurs prix. Un mètre carré à Mérignac, par exemple, se négocie 28 % plus cher aujourd’hui qu’en 2019. De même pour Bordeaux, qui a vu ses prix gonfler de quasi 40 % avec l’arrivée d’un TGV en moins de deux heures depuis Paris.
En proportion, la baisse enregistrée en 2023 en réaction à la hausse des taux de crédits immobiliers ne permet pas de rattraper les mètres carrés de pouvoir d’achat perdu. Un facteur qui continue à peser sur le volume des transactions. Les prévisions du notariat rappelées par Thomas Lefebvre sont parlantes :
Les quelques acquéreurs ayant tenté de saisir l’opportunité offerte par les taux d’intérêt en baisse ont vite été confrontés à un environnement économique trop instable pour concrétiser leurs projets. Face à une demande amaigrie, les vendeurs semblent plus attentifs aux offres et aux négociations. Seuls 30 % des appartements parisiens se vendent aujourd’hui au prix.
Ce marché à deux vitesses, de rattrapage à la hausse ou à la baisse des prix de l’immobilier, fait pencher la balance vers une augmentation nationale de 1 % sur trois mois. Faut-il croire que cette embellie globale se poursuivra dans les prochaines semaines ?