En Europe, le pessimisme s’est généralisé avec la persistance d’une inflation élevée, les problèmes d’approvisionnement en énergie et les effets du changement climatique.

En Europe, le pessimisme s’est généralisé avec la persistance d’une inflation élevée, les problèmes d’approvisionnement en énergie et les effets du changement climatique. Analyse de de Paul Jackson, Global Head of Asset Allocation Research et András Vig, Multi-Asset Strategist chez Invesco.

 

 Aux États-Unis, la situation est légèrement différente, les signaux économiques contradictoires entraînant une incertitude quant à l’éventualité d’une récession.

 

La reprise récente du marché boursier suggère que la fin du marché baissier pourrait approcher, mais le relèvement agressif des taux d’intérêt de la Fed pourrait accroître les risques de récession.

 

De ce côté de l’Atlantique, les nouvelles sont inlassablement mauvaises. La Banque d’Angleterre reste pessimiste et l’Allemagne tente de réduire sa consommation de gaz. De plus, l’ensemble de l’Europe fait face aux conséquences de la sécheresse (le Rhin est trop bas pour le passage des bateaux et la France fait fonctionner ses centrales nucléaires à bas régime). A cela s’ajoutent des relations entre la Chine et les États-Unis qui se dégradent.

 

Mais de l’autre côté de l’Atlantique, l’économie et les marchés américains restent une véritable énigme. Malgré d’autres signes de ralentissement, le rapport sur l’emploi de juillet a montré une augmentation des emplois, une baisse du chômage et une accélération des salaires. Dans le même temps, la saison des bénéfices du deuxième trimestre a été plutôt robuste. Le S&P 500 a rebondi de 13 % depuis la mi-juin (contre une chute de 24 % précédemment). Est-ce la fin du marché baissier ?

 

Cette baisse de 24 % est plus importante que la correction moyenne depuis le milieu des années 1960, mais il ne s’agit pas d’un cycle ordinaire. Avec une inflation en hausse et des grèves en augmentation, la situation commence à ressembler aux années 1970, le S&P 500 ayant connu une dégringolade de 48 % en 1974. Les marchés obligataires semblent penser que le rapport sur l’emploi de juillet poussera la Fed à se montrer plus agressive. Nous craignons que cela n’augmente le risque de récession. Le graphique ci-dessous suggère qu’au cours d’un cycle normal, le resserrement de la Fed (hausse des taux d’intérêt) serait bientôt terminé.

 

Dans ce cas, il est bon de se rappeler que sur les sept corrections du S&P 500 qui ont dépassé celle de cette année, seule celle de 1987 n’a pas été associée à une récession. Dans les six autres cas, aucun marché baissier* ne s’est terminé avant même le début de la récession.

 

Il ne faut jamais dire jamais, mais notre analyse nous amène à craindre que ce ne soit pas la fin de la tourmente boursière.