Parmi les propositions faîtes pendant le Grand Débat National, l’idée d’une baisse de la TVA sur les produits de première nécessité pour soutenir le pouvoir d’achat revient souvent. Est-ce une bonne idée ?
Faut-il baisser la TVA sur les produits de première nécessité pour soutenir le pouvoir d'achat ?
« Oui », pour le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand qui a récemment assuré qu'il fallait mettre sur table « la question de la TVA sur les produits de première nécessité » et d'un taux ramené à zéro, par ailleurs une des revendications des « gilets jaunes ».
« Non », pour le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin qui, lui, estime qu'une baisse de la TVA sur les produits de première nécessité ne constituait pas le « meilleur moyen de soutenir le pouvoir d'achat, car « la difficulté avec la TVA, c'est que la baisse ne se répercute pas forcément au profit du consommateur. Et il ne faudrait pas qu'une perte de recettes pour l'État se traduise seulement par une augmentation des marges des distributeurs. C'est souvent ce qu'on a observé par le passé », a-t-il confié au JDD. « En outre, il faudrait en débattre des années avec la Commission européenne, car instaurer une TVA à 0 % n'est pas possible dans le cadre des règles actuelles », a rappelé le ministre des Comptes publics.
Pour autant, cette mesure recueille le soutien d'une écrasante majorité de Français interrogés par l'Ifop pour le JDD.
90 % des répondants sont favorables à la suppression de la TVA sur 50 produits de première nécessité. C'est d'ailleurs la mesure fiscale la plus consensuelle, devant la suppression de la redevance audiovisuelle (85 %). 77 % se montrent favorables au rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), comme à la suppression des droits de succession sur la résidence principale jusqu'à 500 000 euros, et 76 % à soutenir la création de tranches d'imposition supplémentaires afin de rendre l'impôt sur le revenu plus progressif. Mais ils ne sont plus que 62 % à approuver une réforme de l'impôt sur le revenu où chaque citoyen payerait cet impôt, même de manière symbolique. Et sans surprise, seuls 44 % des sondés approuveraient le rétablissement de la taxe carbone.