La clientèle parisienne se tourne massivement vers Deauville depuis le printemps 2020 et les premières restrictions sanitaires. Ce qui a entraîné une hausse des prix de 15 à 20 % en un an.
L’été 2021 montre que ce mouvement haussier se poursuit, la demande étant très supérieure à l’offre selon le bureau de Barnes Deauville.
Après une année 2020 marquée par la ruée des acheteurs parisiens sur les résidences principales et secondaires à Deauville, d’importantes interrogations pesaient sur le premier semestre 2021.
Cet engouement allait-il se prolonger ?
« La tendance s’est même accélérée, révèle Bénédicte Belvisi, directrice de Barnes Deauville. De janvier à juin 2021, nous avons réalisé un chiffre d’affaires supérieur à celui des deux semestres cumulés de 2020 ! Ce mouvement n’est toutefois pas totalement inédit car nous le constatons de manière continue depuis 2017, une année marquée à Paris par les grèves puis les manifestations des gilets jaunes ».
Les Parisiens redécouvrent Deauville et seraient de plus en plus nombreux à vendre leur résidence principale dans la capitale (ou leur résidence secondaire en Provence ou sur la Côte d’Azur) pour s’installer en Normandie. « Le gain en qualité de vie est immédiat, assure Bénédicte Belvisi. Depuis sa création au XIXe siècle, Deauville est considéré comme une extension naturelle de Paris, le grand air, la mer et la verdure en plus ! Les activités en tout genre y sont en effet nombreuses, depuis le 13 mai 2021 la ville dispose ainsi des Franciscaines, un centre culturel innovant comprenant un musée, un auditorium et des expositions temporaires. »
En revanche, les conditions sanitaires rencontrées depuis un an ont exclu les acheteurs étrangers du marché deauvillais. Seule la clientèle belge semble être de retour, et encore timidement, en cet été 2021.
« Les acheteurs sont de plus en plus jeunes, ils souhaitent se créer un refuge familial à Deauville, dans lequel ils pourront passer plusieurs jours par semaine, notamment en télétravail », analyse Bénédicte Belvisi.
Le cas de figure le plus fréquent est la recherche d’une résidence semi-principale à Deauville mais certains acheteurs ont délibérément quitté Paris pour s’installer à plein temps en Normandie, en y scolarisant leurs enfants.
Ces acquéreurs disposent de surfaces financières beaucoup plus importantes qu’auparavant pour leur achat à Deauville : les transactions au-dessus de 2 millions sont aujourd’hui fréquentes. Des budgets confortables qui étaient auparavant alloués à d’autres achats immobiliers à Paris, en Provence ou sur la Côte d’Azur notamment.
Les espaces extérieurs sont une exigence unanime, qu’il s’agisse d’une maison ou d’un appartement. Au point que les biens qui en sont dépourvus soient retirés du marché de la vente pour être éventuellement proposés à la location. « Quant à la campagne, les acheteurs souhaitent y disposer de biens situés dans un environnement calme et privilégié », précise Bénédicte Belvisi.
Les biens les plus demandés ?
• Les appartements familiaux mais ils sont assez rares au-dessus de 100 m².
• Les villas anglo-normandes dans Deauville avec 4/5 chambres et un jardin.
• Les maisons de charme à la campagne avec jardin et piscine (ou offrant la possibilité d’en installer une), idéalement à 15 minutes de Deauville.
« Mais les demandes des acheteurs sont en train d’évoluer, estime Bénédicte Belvisi. Avant l’épidémie de Covid-19, les acheteurs ne voulaient pas être à plus de 15 minutes de la côte, maintenant ils sont souvent prêts à acheter à 30 minutes de Deauville, voire plus. Avec des budgets en hausse, jusqu’à 2 millions d’euros. Nous venons par exemple de vendre en moins de dix jours une belle propriété à 45 minutes de Deauville pour 1,5 million d’euros. Les délais de vente des biens plus éloignés de la côte se sont considérablement réduits depuis un an ».
Rarement un marché immobilier aura été à ce point marqué par le déséquilibre entre l’offre et la demande. « Il n’y a pas assez de bien disponibles à la vente, constate Bénédicte Belvisi. Notre portefeuille s’est réduit de moitié et nous avons en parallèle une liste d’attente côté acquéreurs. Avec de plus en plus de ventes se concluant off market, sans aucune publicité ». Une situation qui a directement entraîné une hausse des prix de 15 à 20 % par rapport au début 2020 et à l’avant Covid-19. Et cette tendance haussière se poursuit depuis le début de 2021.