La journée internationale des droits des femmes est l’occasion de revenir sur le profil des femmes qui achètent seules leur bien. Malgré des salaires toujours inférieurs aux hommes, les femmes sont toujours plus nombreuses à devenir propriétaires en solo.
Malgré des salaires toujours inférieurs aux hommes, les femmes sont toujours plus nombreuses à devenir propriétaires en solo.
Si les emprunteurs « solos » sont de moins en moins nombreux, les femmes voient leur part progresser sans cesse. Alors qu’elles représentaient moins d’un tiers des emprunteurs solos en 2017, en ce début d’année elles représentent quasiment un emprunteur solo sur 2 !
Elles sont présentes dans toutes les catégories d’âge même si c’est dans la catégorie des moins de 30 ans qu’elles sont en proportion les plus présentes. À noter cependant "2020 constitue une année particulière : les femmes représentent plus de 40 % des emprunteurs solos de plus de 40 ans (vs en moyenne 35 % en 2019 et 33 % en 2021). L’envie, dans le contexte de confinement, d’avoir son chez-soi, surtout avec des enfants, a certainement été un moteur." indique Cécile Roquelaure, directrice des Études et de la Communication d’Empruntis.
Le passage à l’acte est donc de plus en plus présent. Pourtant " D’après une récente étude SeLoger, les hommes et les femmes qui souhaitent réaliser un projet immobilier ont des perceptions divergentes concernant l’évolution du marché.
En effet, contrairement aux hommes, les femmes qui ont un projet d’achat immobilier anticipent davantage une hausse des prix immobiliers mais également une hausse des taux d'intérêt. Elles se montrent davantage inquiètes concernant leur capacité à mener à bien le financement de leur projet.” explique Séverine Amate, porte-parole de SeLoger.
Acheter son toit, le projet incontournable des femmes solos !
Dans 87.75 % des projets, l’achat de la résidence principale est le moteur. La part de la primo accession progresse doucement, (74.19 % des projets en 2021 vs 73.89 % en 2020), sans aucun doute portée par la plus forte présence des moins de 30 ans (23.18 % vs 22.51 % en 2020 et 20 % en 2017). L’investissement locatif est un projet dans moins de 9 % des cas alors que chez les hommes on flirte avec les 15 % en 2021 et 13 % en 2020.
Qui sont-elles ?
Comme les hommes mais dans des proportions moindres, elles sont dans une grande majorité des cas « célibataires », 78.34 % (par opposition à divorcée, 20.14 % et veuve 1.52 %). La part des « célibataires » baisse inexorablement (82.36 % en 2017), au profit des femmes divorcées. Les hommes sont par contre dans 9 cas 10 des célibataires, un peu plus jeunes (35 ans vs 36 ans pour les femmes).
Les femmes continuent d’opter majoritairement pour un appartement, mais légèrement moins que les hommes. En 2021, les hommes achètent une maison dans 48 %. En 2020, comme pour de nombreux acheteurs, il faut noter une part plus forte des biens anciens. Mais en ce début d’année 2021, il existe une légère inflexion pour les biens neufs, et la construction individuelle même si cette dernière reste inférieure dans les choix de ces dames, vs chez ces messieurs.
Le prix du bien est en nette hausse en ce début d’année, plus forte que chez les hommes (+2 % chez les hommes vs +4 % chez les femmes). Elles privilégient des montants de travaux moins importants bien qu’elles achètent des biens avec travaux autant que les hommes ! Focus financement Les revenus des femmes qui achètent seules sont nettement inférieurs à ceux des hommes.
L’écart salarial entre ces 2 catégories d’emprunteurs est de 11.48 % en 2021. Cet écart se réduit nettement car il était de 17 % en 2020. Avec des revenus nettement inférieurs, les femmes arrivent à constituer un apport nettement plus élevé que les hommes : 10.13 % de plus que ces messieurs en 2021, vs 2 % en 2020.
Avec cet écart de revenus, qui est un handicap dans la création d’une épargne, elles empruntent 10 % moins que les hommes soit 20 000 € de moins en moyenne en 2021. L’écart du montant de l’emprunt entre les hommes et les femmes seuls se creuse car il était de 16 000 € en 2020.
Les femmes peuvent compter sur le PTZ pour compléter leur financement, bien que la part des bénéficiaires soit équivalente aux hommes et les montants très proches. Le recentrage du PTZ dans le neuf en zone tendue ne joue pas favorablement.