Fin 2019, la France montait sur la plus haute place du podium européen, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne, ses éternels concurrents. La crise sanitaire et économique rebat-elle les cartes de l’investissement pour 2020 ?
Fin 2019, la France montait sur la plus haute place du podium européen, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne, ses éternels concurrents. La crise sanitaire et économique rebat-elle les cartes de l’investissement pour 2020 ?
En 2019, avec 1197 projets annoncés (+17 % par rapport à 2018), la France devançait pour la 1ère fois le Royaume-Uni (1109, +5 %) et l’Allemagne (971, +0%). En février 2020, 32 % des dirigeants estimaient que l’attractivité de la France était en amélioration et 50% la voyaient se stabiliser, malgré les remous sociaux de 2018 et 2019. La France conservait la 1ère place européenne pour la production et la R&D, ce grâce aux réformes du marché du travail, la réduction de l’impôt sur les sociétés et des charges sociales, et le maintien d’une politique forte autour de l’innovation.
La crise a t-elle assombri l'attractivité de la France ?
65 % environ des investissements annoncés en 2019 seraient maintenus car ils s’inscrivent dans le long terme. Cependant, on estime que 25 % sont reportés ou fortement révisés et 10 % annulés. Ces corrections sont les mêmes dans les principaux pays européens.
Fin avril 2020, 66 % des dirigeants envisageaient une réduction mineure ou substantielle de leurs projets en 2020 et 15% un report à 2021. Aucun ne déclarait d’annulation… ni d’augmentation. Et 80 % estimaient que la nature et l’envergure des plans de relance, ainsi que les trajectoires de sortie de crise, seront le premier facteur d’arbitrage pour la localisation de leurs investissements futurs.
Enfin, prudents face aux attentes d’une relocalisation massive, 83% d’entre eux entrevoient plutôt une tendance au « nearshoring » aux frontières de l’Europe et au Maghreb. Ils encouragent la France à maintenir le cadre réglementaire et fiscal qui les a fait réinvestir en France, car la totalité des pays européens sont aujourd’hui actifs pour gagner les arbitrages d’investissements que réaliseront les entreprises, à la fois dans les secteurs en crise (automobile, aéronautique, équipements industriels) ou en relative croissance (e-commerce, santé, numérique).