Si la crise sanitaire a installé durablement le paiement sans contact dans les habitudes des consommateurs, son usage progresse moins vite en France que chez nos voisins européens.
Si la crise sanitaire a installé durablement le paiement sans contact dans les habitudes des consommateurs, son usage progresse moins vite en France que chez la plupart de nos voisins européens, selon une étude de SumUp.
Le paiement sans contact s’inscrit dans les habitudes d’une large majorité de Français, qui tendent à retirer moins d’espèces et à privilégier les paiements digitaux, notamment pour des questions de facilité et d’hygiène. Chiffres à l’appui, 68% des Français utilisent désormais ce moyen de paiement, en croissance de 4% en 2022 dans l’hexagone par rapport à 2021. Une percée plus lente que dans le reste de l’Europe où le paiement sans contact s’est davantage imposé : 9 Britanniques sur 10 (90%, +3% vs 2021), plus de 8 Suisses sur 10 (85%, +5%), et presque 8 Italiens sur 10 (78%, +9%). Les Allemands ont rattrapé leur retard grâce à une progression impressionnante de 35% en 2022, jusqu’à presque égaler les Français avec 67% de paiements sans contact.
Selon une analyse régionale plus poussée, il est particulièrement plébiscité dans les régions Hauts-de-France (71,5%), Pays de la Loire (70,9%), Bretagne (70,8%), Grand Est (70,7%) et en Bourgogne et Franche-Comté (69,5%) ainsi qu’en Auvergne et Rhône-Alpes (68,8%; +4,2%). Quoiqu’en plus forte croissance en Ile-de-France (+5,2%), en Corse (+5,3%), et dans les départements et régions d’outre-mer (+5,1%), c’est aussi paradoxalement dans ces régions que le taux de pénétration du paiement sans contact compte parmi les plus faibles.
“Ces chiffres corroborent le fait que la crise sanitaire a fait considérablement évoluer les comportements des usagers et que les avantages (rapidité, praticité, sécurité) du paiement sans contact font de plus en plus l’unanimité auprès des Français ; même si son usage reste à la traîne dans l’hexagone par rapport au reste de l’Europe. En outre, le passage du plafond de 30 à 50 Euros par la Fédération Bancaire Française en mai 2020, bientôt rehaussé à 80 Euros, a contribué à renforcer l’attractivité et l’adoption de ce mode de paiement par les consommateurs », explique SumUp.
On observe parallèlement que le nombre moyen de paiements hors cash des restaurateurs interrogés a augmenté de 16,3% en 2022 par rapport à l’année précédente, avec une dynamique particulièrement positive dans certaines régions. Cet engouement pour les solutions de paiement digitales, dont le paiement hors cash est une composante clé, valide que nous sommes entrés dans une phase de croissance stratégique sur ce segment. C’est le cas de l’Île-de-France (+23,1%), de la région Provence-Alpes Côte-d’Azur (+19,8%), suivies de près par le Centre-Val de Loire (+18,8%), la zone Auvergne et Rhône-Alpes (+17,2%) et enfin la Corse (+17,1%). A l’inverse, la Bretagne (7,6%) et les départements et régions d’outre-mer (12%) affichent une dynamique plus timide.
Autre enseignement de l’étude : le panier moyen 2022 est globalement en baisse de 3,8% par rapport à 2021 au niveau national, avec des nuances selon les régions. En l’occurrence, les Pays de la Loire (-9,3%) suivies par les Hauts-de-France (-5,9%) affichent une décroissance plus marquée. Seules les départements et régions d’outre-mer (-2%) et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’en sortent mieux. A ce titre, l’évolution du panier moyen des restaurants confirme cette tendance à la baisse. En dessous de la moyenne nationale (-2,6%), il passe de 29,1 € en 2021 à 28,3 € en 2022. Sous le prisme régional, des écarts importants se dessinent : la Corse caracole en tête (52,7€) suivie par les départements et régions d’outre-mer (39,5€), alors que la Bretagne avec un panier moyen de 20,1€ est en bas de l’échelle. Sans surprise et dans la continuité de ces analyses, la Bretagne (-22,7%; 20,1€), suivie par la Normandie (-12,3%; 26,3€) et les Pays de la Loire (-9,2%; 21,5€) sont celles qui présentent la plus forte décroissance.