Les sinistres inondations érodent la valeur des entreprises sur le long terme Le cours de leurs actions perd 5% dans l’année suivant une inondation majeure, d’après une nouvelle étude réalisée pour FM Global.
Les sinistres inondations érodent la valeur des entreprises sur le long terme Le cours de leurs actions perd 5% dans l'année suivant une inondation majeure, d'après une nouvelle étude réalisée pour FM Global.
Une entreprise qui laisse une inondation perturber ses activités risque de voir sa valeur actionnariale chuter de manière significative dans l’année qui suit, signe d’une perte de confiance des investisseurs dans la capacité de son équipe dirigeante à prendre les bonnes décisions. C’est la conclusion d’une nouvelle étude réalisée pour FM Global, l’un des leaders mondiaux de l’assurance dommages aux biens, par la société de services d’analyse et de conseil Pentland Analytics.
L’étude porte sur les résultats financiers de 71 multinationales, parmi les plus importantes cotées en bourse dans le monde, qui ont fait état dans leur communication financière de pertes liées à une inondation majeure ces dernières années.
Un an après ces sinistres, leur valeur actionnariale avait chuté de 5 % en moyenne, soit une perte globale de 82 milliards de dollars. Cette baisse du cours des actions est liée à la baisse de trésorerie anticipée par les investisseurs, et non au coût des dommages aux biens.
« Les conclusions de cette étude soulignent la nécessité de toujours penser en termes de résilience, que ce soit en choisissant l’emplacement d’un site, en élaborant des procédures d’urgence, en renforçant la structure d’un bâtiment, en surélevant les équipements essentiels à la production ou en installant des barrières anti-inondation », indique Bret Ahnell, vice-président exécutif, FM Global.
Pour Deborah Pretty, fondatrice de Pentland Analytics, « les investisseurs sont de plus en plus nombreux à estimer que les dommages aux biens et les interruptions d’activité causés par une inondation relèvent davantage d’une mauvaise gestion que d’un manque de chance. Ils évaluent les perturbations et anticipent leurs conséquences à long terme sur la réputation, la part de marché et les objectifs de croissance des entreprises sinistrées. En d’autres termes, ils ont réévalué les projections financières et constaté qu’elles seraient inférieures de 5 %.
En comparaison, les montants à investir dans la protection contre les inondations ne semblent-ils pas négligeables ? » « Les inondations sont l’une des catastrophes naturelles les plus fréquentes. Elles ne touchent pas uniquement quelques pays ou départements à risques, mais peuvent survenir sur de très nombreux territoires et être liées à une tempête ou à un ouragan par exemple. Les catastrophes naturelles peuvent engendrer une perturbation d’activité pour les entreprises et impacter leur capacité de production ou celles de leurs partenaires sur le long terme.
Les inondations sont l’un des risques les plus coûteux, qui peuvent aussi impacter la valeur actionnariale », explique Jérôme Picard, Responsable de l’ingénierie de compte, FM Global Paris. Il ajoute : « Aujourd’hui, l’intensité des aléas climatiques est de plus en plus imprévisible, et la seule solution est de les anticiper pour mieux se protéger des dommages et impacts consécutifs.
L’analyse de la protection contre les inondations ne doit plus être réservée à quelques zones à risques et les entreprises ont tout intérêt à considérer l’ensemble de leurs sites lorsqu’elles décident d’investir. Cela implique par exemple une sélection fine et avisée de la localisation des sites, le renforcement des aménagements anti-inondations, qu’ils soient structurels ou temporaires, l'élévation des machines et équipements critiques, ou encore la définition de plans détaillés d’intervention en cas d’inondation ».
Les résultats de cette nouvelle étude confirment les conclusions d’une première analyse publiée l’an dernier sur les pertes financières liées aux ouragans. Des recherches complémentaires avaient montré qu’une politique volontariste de prévention des sinistres se traduisait par un renforcement de la valeur actionnariale.