L’inflation en avril 2023, à 5,9 %, a été légèrement plus élevée qu’en mars (5,7 %), mais reste inférieure au pic de février (6,3 %).
L’inflation en avril 2023, à 5,9 %, a été légèrement plus élevée qu’en mars (5,7 %), mais reste inférieure au pic de février (6,3 %). À partir de l’été cependant, la baisse de l’inflation devrait être sensible et durable.
Le rebond de l’inflation en avril s’explique par la légère reprise de l’inflation énergétique et par la hausse de l’inflation sur les services. En revanche, l’inflation alimentaire baisse légèrement.
La reprise de l’inflation énergétique en avril était attendue. Du fait des variations des prix de l’énergie de l’an dernier et de l’instauration (en avril 2022) d’une remise de 18 centimes par litre de carburant, l’inflation énergétique, calculée en glissement annuel, a augmenté en avril malgré un prix des matières premières énergétiques plutôt orienté à la baisse. L’inflation sur les services, qui a augmenté de 2,9 % en mars à 3,2 % en avril, est une mauvaise nouvelle car cela signifie qu’une partie de l’inflation commence à se diffuser dans l’ensemble de l’économie.
L’inflation alimentaire, toujours élevée, a légèrement baissé en mars : après avoir atteint 15,9 % le mois dernier, elle a baissé d’un point à 14,9 %. La baisse est particulièrement notable sur les produits frais, qui voient l’inflation chuter de 7 points à 10,2 %.
L’inflation devrait rester élevée au printemps 2023. Il faudra attendre l’été pour voir l’inflation baisser de manière significative.
La baisse de l’inflation sera, au mieux, lente sur la fin du printemps. Cela s’explique notamment par la variation des prix de l’énergie en 2022 (l’inflation est calculée par rapport au même mois de l’année précédente) et par l’instauration de la remise à la pompe l’an dernier, qui avait mécaniquement contribué à diminuer le prix du carburant. Ainsi, malgré la baisse tendancielle du prix des matières premières énergétiques, celle-ci ne se matérialise pas spontanément dans les chiffres actuels de l’inflation. Dans le même temps, l’inflation alimentaire devrait rester élevée au printemps, car la baisse des prix de l’énergie depuis plusieurs mois ne sera pas encore répercutée jusqu’au consommateur (contrats d’approvisionnement d’énergie à long terme, prix négociés en amont avec la grande distribution).
À partir de l’été, l’inflation devrait repartir significativement à la baisse. Dans l’hypothèse où les prix de l’énergie ne rebondiraient pas (ce qui semble être le scénario le plus probable au vu de la baisse récente malgré la reprise chinoise et la baisse des quotas de production de pétrole de l’Opep), l’inflation devrait sensiblement baisser à partir de l’été et de l’automne 2023. En effet, le repli des prix de l’énergie de l’automne et de l’hiver 2022-2023 commencera à se répercuter significativement dans l’ensemble de l’économie. Ce scénario semble soutenu par la baisse régulière de l’inflation sur les prix de production (sortie d’usine) qui, après avoir atteint 28 % en août 2022, a diminué régulièrement jusqu’à atteindre 9,5 % en mars 2023.
(source Asterès)