Au mois de juin, la collecte nette du Livret A a été nulle. Au 1er août, le taux de rendement du Livret A devrait donc être maintenu à 0,50 %.
Si le taux d’inflation sur un an atteint 1,50 % en juin, il n’est que de 0,90 % en moyenne sur les 6 dernier mois. Quant à la moyenne des taux interbancaires à court terme (EONIA), elle est négative et s’établit à – 0,56 % sur les 6 derniers mois.
Selon la formule de calcul du Livret A, son taux « réel » devrait donc être de 0,17 %, arrondi à 0,20 %, en-dessous du taux plancher de 0,50 %. Au 1er août, le taux de rendement du Livret A devrait donc être maintenu à 0,50 %.
Le taux du LDDS (livret développement durable et solidaire) devrait être lui aussi maintenu à 0,50 % puisque son taux est égal à celui du livret A.
La rémunération du LEP (livret épargne populaire) est indexée sur celle du Livret A, avec une majoration de 0,5 point. Il devrait donc être maintenu à 1,00 %.
Les taux du PEL (plan épargne logement) et du CEL (compte épargne logement) ne devraient pas évoluer non plus. La rémunération du CEL est égale à 2/3 de celle du Livret A, arrondie au 1/4 de point le plus proche. Les PEL ouverts depuis le 1er août 2016 rapportent 1,00 % et les CEL 0,25 %.
Voilà qui ne devrait pas booster ces placements qui ont connut un mois de juin en demi-teinte. La collecte de juin est inférieure à celle du mois de mai (1,81 milliard d’euros) et à celle de juin 2020 (2,96 milliards d’euros). Le mois de juin est traditionnellement médiocre pour le Livret A avec des collectes qui sont, en moyenne, inférieures à 1 milliard d’euros lors de ces dix dernières années. Le résultat de juin 2021 tranche avec les cinq mois précédents qui avaient été marqués par les mesures sanitaires et le troisième confinement. Les Français se sont fait plaisir en investissant les restaurant, les bars et les lieux de loisirs. Ils ont retrouvé le chemin de la consommation et ont préparé leurs vacances. Malgré tout, ils n’ont pas touché à leur cagnotte Covid, preuve qu’ils demeurent prudents face à une situation sanitaire et économique hautement instable. Compte tenu du niveau historique atteint par le Livret A, un mouvement de décollecte n’aurait pas été surprenant si les conditions économiques et sanitaires s’y étaient prêtées.
Lors du premier semestre 2021, la collecte du Livret A s’est élevée à 16,74 milliards d’euros, soit légèrement moins que sur la même période de 2020 (20,41 milliards d’euros). Le premier confinement avait entraîné un afflux important sur les livrets défiscalisés.
Depuis le début de la crise sanitaire (mars 2020), la collecte du Livret A a atteint 37,75 milliards d’euros faisant de ce produit le principal réceptacle de l’épargne Covid juste derrière les dépôts à vue (50 milliards d’euros).
Le LDDS a connu, de son côté, en juin, une collecte nette positive de 40 millions d’euros, contre 510 millions d’euros en mai dernier et 730 millions en juin 2020. Pour le premier semestre, la collecte a été de 4,03 milliards d’euros sur ce produit.
L’encours du Livret A reste toujours à un niveau historique de 343,3 milliards d’euros quand celui du LDDS s’élève désormais à 125,8 milliards d’euros.
Si durant la saison estivale, les Français devraient continuer à se faire plaisir en consommant, la recrudescence de l’épidémie devrait les inciter à conserver un niveau élevé d’épargne de précaution. La collecte du Livret A devrait donc se situer autour de zéro dans les prochains mois. Les Français attendront la suite de l’histoire avant de toucher réellement à leur cassette. En cas de durcissement des mesures sanitaires, une remontée de la collecte n’est pas impossible.