La conjonction de la hausse des taux du crédit immobilier entrave l’accès à la propriété, exacerbant ainsi la pression sur le marché locatif.
La conjonction de la hausse des taux du crédit immobilier entrave l’accès à la propriété, exacerbant ainsi la pression sur le marché locatif. C’est ce que révèle une étude de LocService.fr, démontrant que l’engorgement persiste et prend de l’ampleur en France, avec un score de tension locative passant de 2,71 en 2022 à 3,35 en 2023.
La situation se tend particulièrement dans les grandes villes déjà fortement sollicitées. En tête, Rennes affiche un ratio entre candidatures et offres de 9,79, suivi de près par Lyon avec 9,76. La recherche de logement se révèle également ardue à Annecy, où le ratio offre/demande atteint 8,83. Paris (7,18), Bordeaux (7,11) et Angers (5,97) complètent la liste des villes les plus sous pression.
Notablement, certaines villes les plus demandées ne sont pas forcément celles subissant une tension locative explosive. Toulouse, classée troisième ville la plus demandée par LocService.fr, ne figure pas sur le podium des villes connaissant une explosion de tension. Nice et Marseille enregistrent une augmentation de la demande sans subir une explosion de la tension locative, grâce à une offre encore satisfaisante. Paradoxalement, Rennes, la plus tendue, n’est que la dixième ville la plus sollicitée pour une location.
La perspective d’interdire la location des passoires thermiques d’ici 2034 pourrait aggraver la tension locative, avec près de la moitié des logements en Île-de-France concernés. Ivan Thiébault, responsable des études chez LocService.fr, exprime des préoccupations quant à une éventuelle détérioration de la crise du logement si les conditions de financement d’un achat à crédit ne sont pas assouplies rapidement par les banques.
Un tiers des locataires sont des étudiants, concentrant leur recherche à proximité de leurs établissements d’enseignement et de leurs futurs emplois. Les studios représentent 31 % des logements les plus loués en 2023, tandis que la part de meublés atteint désormais 55 % des locations, en hausse par rapport aux 38 % de 2019, en raison des tensions sur le marché locatif, entraînant un turnover plus fréquent sur les biens de petite taille.
Malgré la demande soutenue, l’augmentation des loyers demeure contenue à +1,7 % par rapport à 2022, bien en deçà de l’inflation dépassant les 5 % et de l’indice de référence des loyers (IRL) en hausse de +3,49 % au troisième trimestre par rapport à 2022. Le loyer moyen s’établit désormais à 718 euros par mois.
L’augmentation des prix est plus prononcée pour les grandes surfaces, avec une hausse de 7 % en moyenne pour un T4 et de 7,5 % pour les maisons au cours de l’année. Les régions en province observent une augmentation moyenne de 3,8 % des tarifs, tandis que Paris limite ses hausses de loyer à 1,7 %, sous l’effet de l’encadrement préfectoral.