Le groupe Altares a dévoilé les chiffres des défaillances d’entreprises en France pour le 4e trimestre et l’ensemble de l’année 2020. En baisse de près de 40 % par rapport à 2019, le nombre de défaillances est au plus bas depuis 30 ans.
Le groupe Altares a dévoilé les chiffres des défaillances d’entreprises en France pour le 4e trimestre et l’ensemble de l’année 2020. En baisse de près de 40 % par rapport à 2019, le nombre de défaillances est au plus bas depuis 30 ans.
Des chiffres qui résonnent comme un paradoxe au regard de la force de la crise économique et sanitaire. Des signaux d’alarmes émergent cependant avec la proportion inquiétante de liquidations judiciaires directes, la baisse des procédures de sauvegardes et le nombre d’emplois menacés qui reste élevé en dépit de la baisse globale du nombre d’entreprises en faillite. Le nombre de défaillances d’entreprises plonge de 38,1 % pour atteindre son plus bas niveau depuis 1987 Avec 32 184 procédures enregistrées, le niveau global des défaillances a reculé en un an de 38,1 % pour atteindre son plus bas niveau sur plus de 30 ans.
La crise de la Covid-19 est incontestablement l’une des plus grandes déflagrations que l’économie ait connu depuis les chocs pétroliers et la crise de 2008. Pour autant, tous les pronostics de défaillances pour 2020 ont été déjoués. Les mesures prises au printemps pour permettre aux entreprises de tenir, notamment le gel de la date des cessations de paiement dès la mi-mars, ont « protégé » les entreprises de la faillite jusqu’à la fin de l’été.
Les deux derniers trimestres 2020 n’ont pas non plus été marqués par une hausse des demandes d’ouverture de procédures, grâce au nouveau plan de mesures déployé avant l’été (Fonds de solidarité, Prêt Garanti par l’État, exonération ou report de cotisations, activité partielle).
Ainsi, si le premier trimestre 2020, avant Covid, avait bien débuté avec un retrait du nombre des procédures collectives de 25 %, le deuxième trimestre, très impacté par le premier confinement, enregistrait une baisse deux fois plus rapide (- 54%), avant un recul de 35 % durant l’été et encore 40 % sur le dernier trimestre (8 207 jugements).
Près de trois jugements sur quatre sont des liquidations directes
Les mesures de soutien aux entreprises en trésorerie et le gel de la date de cessation de paiement ont favorisé le non-recours au redressement judiciaire. Cette procédure a reculé de près de 50% (8 030). La situation des liquidations judiciaires est plus complexe. En 2020, les assignations de créanciers, qui sont traditionnellement à l’origine de 30 % des liquidations, ont disparu.
Gelées jusqu’à l’été du fait des aménagements règlementaires, les assignations n’ont pas repris en fin d’année. Les créanciers publics et privés ayant été incités à faire appel à des règlements à l’amiable. Dans ces conditions, les liquidations judiciaires sont en retrait de 34 % (23 321). La baisse plus rapide des redressements conduit à ce que les liquidations directes approchent en 2020 trois jugements sur quatre contre deux sur trois traditionnellement.
Le nombre de procédures de sauvegarde recule de 14 % avec 833 jugements. Ce dispositif préventif représente moins de 3 % de l’ensemble des procédures, malgré la possibilité offerte aux entreprises d’y recourir exceptionnellement jusqu’au 23 août, dès lors qu’elles n’étaient pas en cessation de paiement à la date du 12 mars. Les PME de plus de 50 salariés ont davantage sollicité la sauvegarde, qui offre deux fois plus de chances à l’entreprise de rebondir.
La procédure de sauvegarde a été davantage utilisée par les dirigeants d’entreprises de plus de 50 salariés (+12 % par rapport à 2019). En dessous de ce seuil, le recours à ce dispositif préventif recule de 15 %. C’est là un facteur important de rebond pour l’entreprise. En privilégiant la sauvegarde et donc l’anticipation, ces entreprises se donnent deux fois plus de chances de rebondir en obtenant un plan d’étalement de la dette. Pour rappel, ce processus peut être initié exclusivement à la demande du dirigeant.