L’abonnement est devenu la nouvelle martingale des acteurs de la nouvelle économie. D’Apple (Apple News) à Google (Stadia) en passant par Uber (Ride Pass). Si ce modèle s’impose partout, il rencontre un succès mitigé en France. On vous explique pourquoi.
Une enquête menée par Harris Poll pour le compte de Zuora, spécialiste de l’économie de l’abonnement, auprès de 13000 consommateurs (dont 1050 en France) issus de 13 pays, montre que si la France poursuit sa conversion à la consommation par abonnement, elle reste loin derrière l’Espagne, Singapour et les Etats-Unis. Ainsi, 66% des Français ont l’habitude de consommer des services par abonnement (2,4 abonnements par personne en moyenne). Si ce chiffre a bondi de 15 points en 5 ans, il reste loin de la moyenne mondiale. Sur l’ensemble des 13 nations analysées, la moyenne des personnes consommant des services par abonnement s’établit à 77%. Soit un bon de 19 points. En Europe, l’Espagne est le pays où l’abonnement est le plus répandu (74%). Hors des frontières communautaires, c’est Singapour (83%) et les Etats-Unis (79%) qui mènent la danse.
La SVOD (46%), les services musicaux (29%) et la livraison de produits alimentaires (26%) constituent le tiercé des services que les personnes sondées aiment consommer par abonnement. Un classement inchangé en France avec respectivement 37%, 22% et 19% des suffrages.
Pour la majorité des Français, la consommation par abonnement est synonyme de liberté et maîtrise du budget. Toutefois, l’aspect budgétaire n’est pas l’atout principal pour les Français (29%). Contrairement aux Italiens (40%) et aux Espagnols (40%). « Un des freins à cette adoption massive est d’ordre sociologique. Pour beaucoup de Français, le prestige social reste étroitement lié à la possession », analyse Philippe Von Hove, Directeur de Zuora.
54% des Français sont persuadés que la location ou l’abonnement les empêchera d’accéder au statut social qui va de pair avec la propriété. La France est le seul pays où cette conception est majoritaire. Car 76% des Français considèrent que la possession est une manière de montrer sa richesse et 74% calculent leur succès en fonction de ce qu’ils possèdent.