L’IA est activement mise en œuvre par les marchés financiers depuis longtemps. Mais va-t-elle vraiment révolutionner les façons d’investir ? État des lieux
L’IA est activement mise en œuvre par les marchés financiers depuis longtemps. Mais va-t-elle vraiment révolutionner les façons d’investir ? État des lieux
La négociation algorithmique a été lancée par l’investisseur Jim Simons, qui a décidé d’utiliser des modèles mathématiques pour analyser les données du marché et prédire les prix des actions. En 1982, il a fondé Renaissance Technologies (RenTech), qui dispose d’un fonds Medallion piloté par des algorithmes. Bien qu’au début de son activité, ses performances aient été inférieures à celles du marché, il a ensuite réussi à augmenter ses profits et à atteindre un rendement annuel moyen de 35 %, en tenant compte des commissions. À la fin du mois de mars 2023, RenTech gère un portefeuille de 121,85 milliards de dollars. Le plus grand fonds spéculatif du secteur, Bridgewater Associates, gère 169 milliards de dollars d’actifs également grâce à des méthodes quantitatives. En 2022, le fonds clé de Pure Alpha a progressé de 32 % au cours des six premiers mois, mais a terminé l’année avec un gain de seulement 9,5 %.
L’IA au service du plus grand nombre de portefeuilles
L’AI Powered Equity ETF (AIEQ) est le premier fonds à utiliser pleinement l’IA dans la structure de son portefeuille. La taille de ses actifs s’élève aujourd’hui à 117 millions de dollars. L’algorithme analyse toutes les informations disponibles sur 6 000 titres, qu’il s’agisse des états financiers, des mises à jour des entreprises, des statistiques macroéconomiques, de l’analyse des niveaux de prix ou des signaux techniques. Les principales parts du fonds sont occupées par les secteurs de la finance, de la santé et des technologies de l’information. Toutefois, depuis son lancement, la rentabilité de l’IA est nettement inférieure à celle de l’indice S&P 500.
La société sud-coréenne Qraft Technologies propose quatre fonds gérés activement par l’IA. Parmi eux, le Qraft AI-Enhanced U.S. Large Cap Momentum ETF (AMOM) et le Qraft AI-Enhanced US Next Value ETF (NVQ). AMOM se concentre sur le facteur momentum, en sélectionnant les actions ayant les meilleurs rendements sur une période de 3 à 36 mois. Le NVQ s’engage dans une stratégie d’investissement axée sur la valeur. L’algorithme tient compte non seulement des indicateurs de valeur sous-jacents (multiples P/B, P/E et EV/EBIDTA), mais aussi de l’évaluation des actifs incorporels. Les deux ETF investissent dans les secteurs de la technologie, de l’industrie et des biens de consommation.
WisdomTree International AI Enhanced Value Fund (AIVI) a commencé à travailler sur un modèle quantitatif d’IA au début de 2022. AIVI investit dans des actions de grandes et moyennes capitalisations sur les marchés développés, à l’exclusion des États-Unis et du Canada. Depuis le début de l’année, le fonds a gagné 10,45%, alors que son indice de référence, le MSCI EAFE Value Index, a progressé de 7,49%.
Notons également le BTD Capital Fund (DIP), basé sur la stratégie classique « buy the dip ». Ce fonds a été le premier à utiliser l’IA pour la sélection des actifs et la gestion des transactions. Le DIP a été lancé il y a un peu plus d’un an et est toujours derrière le S&P 500.
La plupart des ETF sur l’IA sous-performent le marché dans son ensemble, en partie à cause de leur jeune histoire. Dans le même temps, ils affichent un taux de commission nettement plus élevé que la moyenne du secteur – souvent supérieur à 1 %. Par ailleurs, le segment des ETF algorithmiques est encore en développement et, jusqu’à présent, les actifs gérés par ces fonds sont insignifiants par rapport à l’ensemble du marché américain des fonds négociés en bourse, qui est estimé à 6,98 trillions de dollars. Néanmoins, ils ont toutes les chances de se développer, tant en termes de performance globale que de rentabilité.
(sourde Freedom Broker)